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- Mis à jour le dimanche 28 janvier 2024 08:27
- Publié le dimanche 28 janvier 2024 07:16
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un récit, une page la lettre récit-page septembre 2023
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Le récit-page avant le récit-page Virginia WOOLF
La pratique occasionnelle du récit-page précède le concept ; des textes le préfigurent, dans le passé littéraire, tant par leur durée que par une certaine tonalité d’écriture. Tel est le cas des auteurs présents sur le site, comme Franz Kafka, ou Francis Ponge et plus près de nous Jacques Sternberg ou Eric Chevillard. Il s’imposait dans cette optique de nous intéresser ici à l’expérience littéraire de Virginia Woolf dans le domaine du bref. Il s’agit de son ouvrage Lundi et mardi, composé de huit écrits de durées variables, rédigés entre 1917 et 1921 et publié en français en 2003 par les éditions de l’Herne, dans la traduction de Pierre Guglielmina. Un éclairant avant-propos recueille quelques pensées de l’auteure au long de ses correspondances et de son Journal, sur la nécessité du bref pour donner forme à des émotions littéraires auxquelles on n’accède pas autrement : « L’intrigue importe peu, seul se perçoit le flottement des êtres et des choses », dira-t-elle, en même temps qu’elle célébrera cette faculté du bref d’« immatérialiser les propos », et concomitamment de « donner corps aux dépôts de l’expérience », d’« accéder à une vérité immatérielle ». Un texte de cet ouvrage nous intéresse particulièrement ici : dans l’espace de la page Bleu et Vert est ce récit sans histoire, ce flottement, une pure atmosphère, une décantation de l’écriture.
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