Jacques Peslier

Jacques

PESLIER


 

 


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On peut dialoguer avec l'auteur à sa librairie Les Fleurs du Mal, 30 rue du Grand Couvent, à Nîmes.

 

 

 

 

 Le jaune

 

Couleur prodigieuse à tourner les meules, pailler les chaises, lever les ponts, rouler les pierres,

jaune galactique à peindre le ciel,

substance mutante qui couche les blés, tord les cyprès, découpe les murs, 

jaune feu qui embrase les jardins, incendie les champs, brûle les roubines, calcine les toits des Saintes, la salle de bal et le café de la Garde,

un jaune forgé par la seule brosse du peintre à gros traits ruisselants, crépitants, torrentiels, 

un jaune qui aveugle, rend fou, incite à se trancher une oreille.

 

 

 

Le vert

 

Chez Bonnard (et lui seul) la végétation moutonne dans d’extravagants verts ; du pistache au bleu, de l’olivine au tilleul ou du jade au sinople, cependant qu’arbrisseaux haies ou grands arbres émiettent leurs contours dans la lumière dorée du plein midi.

Par le vert et l’or Bonnard nous ouvre une possible fenêtre d'extase.

Quittant Bonnard, je regarde les platanes du boulevard qui monte à la station du Calvaire

leur frondaison est figée dans un vert monochrome, comme résignée à n’offrir qu’un seul vert.

Les verts de Bonnard ; la nature ne cessera de les lui envier tant ils sont riches de verts inconnus, vibrants et profonds et sonores.

De ces verts, on pourrait croire qu’ils n’appartiennent qu’au paradis, qu’ils étaient du jardin adamique, que Dieu lui-même aurait voulu nous en faire don si Eve ne nous en avait privé jusqu’à Bonnard.

 

 

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