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- Mis à jour le mercredi 9 décembre 2020 08:24
- Publié le mardi 26 avril 2016 08:13
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Jean-Jacques
NUEL |
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Un soir d'hiver, invité par une bibliothèque municipale à lire mes textes en public, j'assurais ma prestation bien rodée lorsque je m'aperçus, en parcourant la salle du regard, que l'assistance n'était composée que de personnes âgées. Puis une évidence, lentement, s'imposa à moi : les spectateurs étaient de ma génération, j'étais de leur génération. J'eus un léger vertige. Les murs de la salle sous les toits étaient courbes et revêtus de bois, et la charpente apparente évoquait une carène renversée ; nous étions tous dans le même bateau, qui approchait du port.
Dans un roman posthume d'Agatha Christie (publié dix-sept ans après sa mort), on voit le détective Hercule Poirot, inconsolable de la perte de la romancière, enquêter sur son décès qui lui paraît suspect. Avec sa ténacité habituelle, son sens de l'observation et de la déduction, il parvient à prouver que cette femme de génie – qu'il a toujours considérée comme une seconde mère – a été empoisonnée à l'arsenic. La démonstration est convaincante, mais une question demeure : ce roman est-il vraiment l'œuvre d'Agatha Christie ?