- Détails
- Clics : 164
Le nouveau défi Récit-page :
se démarquer des capacités de l’Intelligence artificielle
À l’heure où les outils d’intelligence artificielle (IA) deviennent des alliés d’écriture quasi inévitables, le Récit-page souhaite préciser son rapport à cette nouvelle réalité.
Il serait naïf d’ignorer que l’IA s’invite désormais dans les processus créatifs, et tout aussi illusoire de croire qu’on pourrait l’écarter.
Pour nous faire une idée sur une base concrète, nous avons mené plusieurs tentatives d’écriture automatique d’un Récit-page.
Dans tous les cas, on a pu constater qu’il manque encore à cette technologie la maîtrise du suggestif, du second degré, de l’image inaccoutumée, du paradoxe, de l’association insolite ou de la comparaison inédite, du détournement, du décalé, de la chute surprenante ou de la pirouette de langage.
Alors que ce sont précisément ces reliefs ‒ l’inattendu, ce qui surprend ‒ qui font l’essence du Récit-page, l’IA, nous offre (tout au moins à ce stade) du lisse et du prévisible, bien que formellement irréprochable.
Mais puisque l’humain écrit le plus souvent dans un style tout aussi convenu, la question qui se pose désormais n’est plus celle de savoir qui, de l’humain ou de la machine, a écrit ‒ mais bien de savoir si un texte se démarque de ce que la génération automatique peut produire.
Autre chose est le secours que l’IA peut prêter à l’acte d’écrire proprement dit : améliorer une tournure, suggérer un mot juste, éclairer le chemin d’une trouvaille, fournir une information. De même que ce n’est pas le recours au dictionnaire ou au correcteur informatique qui fait la création littéraire, cet outil n’est fécond que s’il accompagne le sens de l'écriture, cette capacité de risquer la langue, de renouveler l’imaginaire plutôt que de reconduire ce qui a déjà été dit.
C’est cet effort, cette trace singulière, qui nous importe, avec ou sans le secours d’une IA.
- Détails
- Clics : 6207
un récit, une page la lettre récit-page septembre 2023
|
|
|
|
|
|
Le récit-page avant le récit-page Virginia WOOLF
Il s’imposait dans cette optique de nous intéresser ici à l’expérience littéraire de Virginia Woolf dans le domaine du bref. Il s’agit de son ouvrage Lundi et mardi, composé de huit écrits de durées variables, rédigés entre 1917 et 1921 et publié en français en 2003 par les éditions de l’Herne, dans la traduction de Pierre Guglielmina. Un éclairant avant-propos recueille quelques pensées de l’auteure au long de ses correspondances et de son Journal, sur la nécessité du bref pour donner forme à des émotions littéraires auxquelles on n’accède pas autrement : « L’intrigue importe peu, seul se perçoit le flottement des êtres et des choses », dira-t-elle, en même temps qu’elle célébrera cette faculté du bref d’« immatérialiser les propos », et concomitamment de « donner corps aux dépôts de l’expérience », d’« accéder à une vérité immatérielle ». Un texte de cet ouvrage nous intéresse particulièrement ici : dans l’espace de la page Bleu et Vert est ce récit sans histoire, ce flottement, une pure atmosphère, une décantation de l’écriture.
|
|
|
|
|
- Détails
- Clics : 5396
LA LETTRE D'INFORMATION
notre site s'enrichit des collaborations de
deux nouveaux auteurs
Bonne lecture
de ces proses brèves d'une belle qualité d'écriture
|